Dans la conception d’un objet, le parti-prit du designer est omniprésent. Il peut tenter de s’y soustraire mais la conception même qu’il apportera à l’objet sera parti-prit.

Tentons d’illustrer simplement ce propos.
Si le concepteur souhaite faire par exemple un tabouret dans sa forme la plus simple admettons : certains penserons à un cylindre, d’autre à un parallélépipède qui pour eux représenteraient la forme la plus simple. Mais si maintenant ce tabouret se doit d’être léger, ce qui constitue en somme une nécessité fonctionnelle, alors une myriade de tabourets divers pourraient voir le jour. Ce qui démontre que sans même aborder des notions d’esthétisme, la conception d’un objet de manière uniquement fonctionnelle aboutira à différents résultats. Si on extrapole, on se retrouvera donc avec un choix de tabourets incommensurable et qui en fonction des concepteurs plaira ou non à des utilisateurs.

Tout cela semble bien évident mais abordé à travers le prisme de la collapsologie, se posent certaines questions. Dans une logique de réduction de notre impact environnemental, dans le raisonnement de notre mode de consommation, la réponse raisonnée à notre consommation d’objets serait des objets ayant la durée de vie la plus longue. Mais cette condition nécessite d’une part que les objets soient de qualité suffisante à une conservation dans le temps, mais également qu’ils « ne passent pas de mode ». Ces deux conditions assurerait que l’utilisateur ne sentirait donc pas le besoin de changer l’objet. La première étant « relativement facile » à remplir si l’attention est portée à la qualité de fabrication et aux matériaux employés. La seconde en revanche est tout à fait problématique car il est bien difficile de concevoir un objet qui ne vieillirait pas et ne deviendrait jamais de mauvais goût ou « démodé ».

On peut imaginer que si l’on réduisait les parti-prits au minimum, le goût du concepteur, le risque de plaire ou non serait diminué. Mais cela est il possible ? Le designer peut-il concevoir un objet sans y mettre de lui, n’est-ce pas contraire à la conception d’un objet ? Serait-ce un devoir, une corvée de concepteur de tenter de produire un tel objet ?

L’histoire du design est ponctué d’objets intemporels, qui regardés objectivement « plaisent encore au plus grand nombre » et ne semblent pas avoir été conçus il y a plus de 50 ans.

Quelques exemples ci-dessous qui aujourd’hui encore ont leur place dans nos intérieurs.