A chaque jour suffit sa peine
Vidéo en cours

Il y a des nœuds, des portails, des enlacements. Des dimensions parallèle aux autres, mais qui se croisent sans cesse.

Un récit alternatif dans lequel on serait (presque) dans le même monde.

Quels sont les influences du réel sur le virtuel et du virtuel sur le réel ?

A chaque jour suffit sa peine

Il y a cet endroit, un complexe de bâtiment au bord de la rocade qui de aussi loin que je me souvienne il a toujours attiré mon œil en arrivant à Rennes. Ce trajet je le fais régulièrement avec un ami proche : de notre village d’enfance (56) au centre ville de Rennes. Cet ensemble de béton et de plantes grimpantes se trouve sur la droite de la rocade quand on arrive de chez nos parents.

Je me suis retrouvé à cet endroit par hasard au cours d’un trajet en partant de chez moi à pied, à l’instinct. Depuis cette fois là, je fais le même trajet. Le chemin n’a pas changé et je l’exécute comme un protocole. Je passe par des lotissements, je traverse une route puis je grimpe une colline et je redescends pour m’engouffrer dans un chemin à l’intérieur d’une petite forêt, de là on peut commencer à voir les bâtiments. Ensuite je pénètre dans le site par un parking, puis je passe sous le porche du premier bâtiment.

Ici se trouvent les sièges d’entreprises comme crédit agricole, thalès et veolia…

J’ai commencé à collecter des images de ce lieu, puis en parallèle j’ai construit un sujet. Il s’agit d’entremêler le virtuel et le réel , la fiction et la réalité. J’ai pensé à insérer des images de jeux vidéos et un enregistrement audio – qui comprend le témoignage d’un ami proche et une confrontation entre ce même ami et une autre personne. Cet enregistrement a un rôle de charnière dans la composition de la future vidéo. En réalisant un premier montage de ces matériaux visuels et auditifs, trois scénarios se sont précisés : une histoire de prédiction d’une jambe cassée, une romance virtuelle entre un homme et une femme, puis un sorcier qui jette des sors sur la banque. Ces trois moments dans la vidéo sont tous narrés à partir du réel. Mon but est d’opérer un brouillage, qu ‘on ne sache plus qui est qui et à quelle dimension il ou elle appartient.

Les références de ce travail qui m’ont inspirées sont « Tant qu’il nous reste des fusils à pompes » film de Caroline Poggi et Jonathan Vinel et la manière qu’ils ont de créer de nouvelles images tout en étant proches de notre réalité (donner l’exemple de la serre et du congélateur). Il y a « derrière nos yeux » de Anton Bialas et puis « UNDER under in » de Marc Leckey. La performance des adolescents m’a frappé par le côté fantastique. Les sons et les costumes fabriquent une autre réalité très proche de la notre (Existenz David Cronenberg pourrait être mis en parallèle). Une aliénation du lieu sur les occupants se passe, un rituel magique s’opère, un nœud entre l’imaginaire et les performeurs.