Rhizomes  
  Reynald Drouhin

Le rhizome comme tentative expérimentale d'oeuvre collective ephémère sur le web.

Rhizomes est un projet d'installation sur internet qui a débuté après la tempète de décembre 1999 en France. Début 2000 : un arbre remplissait l'espace de la cour du Mûrier des beaux-arts de Paris.

"Le rhizome est un système accentré, non hiérarchique et non signifiant, sans Général, sans mémoire organisatrice ou automate central, uniquement défini par une circulation d'états." "Un rhizome ne commence et n'aboutit pas, il est toujours au milieu, entre les choses, inter-être, intermezzo. L'arbre est filiation, mais le rhizome est alliance, uniquement d'alliance. L'arbre impose le verbre "être", mais le rhizome a pour tissu la conjonction "et... et... et... ". Il y a dans cette conjonction assez de force pour secouer et déraciner le verbe être. (...) Entre les choses ne désigne pas une relation localisable qui va de l'une à l'autre et réciproquement, mais une direction perpendiculaire, un mouvement transversal qui les emporte l'une et l'autre, ruisseau sans début ni fin, qui ronge ses deux rives et prend de la vitesse au milieu." Gilles Deleuze et Félix Guattari : Rhizome in Mille plateaux.

Une oeuvre éphémère sur internet...

Mode d'emploi :
Pour réussir notre mission, il faut si vous l'acceptez que vous deveniez une partie de ce rhizome...
- Devenir pour un temps hébergeur d'une image et de 2 fichiers html,
- Me confirmer par mail que vous êtes d'accord (c'est à dire que vous acceptez de mettre une image dans votre site),
- Je vous repond en vous envoyant l'image,
- Vous me repondez en me donnant l'adresse de cette image sur internet,
- Puis quand toutes les images seront distribuées (à 192 personnes),
- Je vous envoie 2 fichiers html que vous mettrez dans le même répertoire que l'image (si possible nommé rhizomes),
- Puis nous découvrirons ensemble la reconstitution de l'image rhizomatique...

The rhizomes as an experimental attempt in constructing a transitory collective work on the Web.

"A rhizome as no beginning or end; it is always in the middle, between things, interbeing, intermezzo. The trees is filiation, but the rhizome is alliance, uniquely alliance. The tree imposes the verb "to be," but the fabric of the rhizome is the conjunction, "and... and... and..." This conjunction carries enough forces to shake and uproot the verb "to be." (...) Between things does not designate a localizable relation going from one thing to the other and back again, but a perpendicular direction, a transversal movement that sweeps one and the other way, a stream without beginnig or end that undermines its bank and picks up speed in the middle." Rhizome in Mille plateaux.

Rhizome is a figurative term used by Felix Guattari and Gilles Deleuze in their book A Thousand Plateaus: Capitalism and Schizophrenia to describe non-hierarchical networks of all kinds. "A rhizome as a subterranean stem is absolutely different from roots and radicles. Bulbs and tubers are rhizomes. Plants with roots or radicles may be rhizomorphic in other respects altogether. Burrows are too, in all their functions of shelter, supply, movement, evasion, and breakout. The rhizome itself assumes very diverse forms, from ramified surface extension in all directions to concretion into bulbs and tubers... The rhizome includes the best and the worst: potato and couch grass, or the weed." (Deleuze & Guattari, 1987, p. 6-7)

A rhizome doesn't begin and doesn't end, but is always in the middle, between things, interbeing, intermezzo.
A transitory (ephemeral) work on Internet...

Users guide:
If you want take part in this project, you will have to be a member of the rhizome...
- To qualify for this, you have to host an image and 2 html files,
- If you agree, confirm by sending me an e-mail,
- I will send you the image,
- Then you give me the adress of the folder in wich you have placed the image,
- I will send you the 2 html files, place them in the same folder as the image,
- Finaly, piece by piece the rhizomatic image will be constructed by all its members...

Exposition / Exhibition :
2000
FILE

Presse / Press :

2004.05.30
Arts Collectifs / Oeuvres collectives / Yann Le Guennec
(...) Entre mars 2001 et mars 2001, R. Drouhin a réalisé une oeuvre coopérative nommée Rhizomes qui consistait à faire héberger sur 192 serveurs géographiquement distants 192 fragments d'images qui se recomposaient sur le serveur de Rhizomes pour ne former qu'une seule image. Cette dernière était elle-même une matrice puisqu'elle était une mosaïque d'images d'arbres qui figurait une main. R. Drouhin montre ainsi que la déterritorialisation du réseau ne va pas sans une territorialisation. La visualisation de l'image de Rhizomes est concentrée mais son processus de constitution est décentralisée, dispersée, dissiminée.

L'oeuvre évoquée ici comme oeuvre coopérative n'implique aucune concertation des acteurs disséminés qui pour contribuer à l'oeuvre pensée par l'artiste R.Drouhin respectent un protocole strict établi par celui-ci. On peut considérer cette oeuvre comme une oeuvre collective au sens du Code la Propriété Intellectuelle, et non une oeuvre de collaboration. L' approche de la coopération est a rapprochée de celle de Dillenbourg :
In cooperation, partners split the work, solve sub-tasks individually and then assemble the partial results into the final output
.

2002.06.18
Rhizomes, l'immagine collettiva / Neural.it / Alessandro Ludovico

La struttura rizomatica, visionaria descrizione di Gilles Deleuze e Félix Guattari relativa a network non gerarchici, che ha trovato poi molte similitudini concettuali e strutturali nell'uso delle reti telematiche, ha conquistato le menti di molti artisti e teorici del network. Non meraviglia, quindi, che questo termine, oltre che essere adottato dalla nutrita comunità di net artisti americana, sia stato usato proprio per definire un opera di net art collettiva, Rhizomes appunto, che vuole sfruttare il decentramento e la collaborazione come caratteristica evidente. Coordinata dal francese Reynald Drouhin, chiede ad ogni utente di ospitare sul proprio server una piccolissima immagine che, insieme a diverse decine di altre forma un'allenza estetica attraverso cui tutti i membri concorrono in parità a formare Il risultato finale. Questo risulta disperso e unito, in maniera comunque temporanea ed effimera, e la sua realizzazione è possibile solo grazie alla partecipatività gratuita di ciascun membro di quest'alleanza visiva e strutturale.

2002
Des champs du signe / thèse de doctorat / paris8 université / Luc Dall’Armellina

Si le rhizome de Gilles Deleuze se voit parfois galvaudé, il n’en reste pas moins - ainsi que le montrent les schémas de Paul Baran (chapitre 3.3) - le modèle strictement végétal de propagation du réseau et dans le réseau. Chez Paul Baran, le modèle n’est pas l’arbre, qu’il représente en effet dans ses travaux, mais pour en montrer la limite : un centralisme inapproprié. La proposition d’Anne Cauquelin de déplacer le rhizome vers la notion de jardinage, insistant sur l’activité de jardiner mérite de s’y attarder, mais pose immanquablement tôt ou tard dans l’activité de jardinage, la rencontre sous la bêche, de racines ou de rhizomes. Et il faut bien reconnaître que le jardinier du web rencontre sous ses pas, plus souvent des rhizomes que des racines. Le modèle de Gilles Deleuze prenait aussi « l’herbe » pour métaphore, signalant une rupture avec la pensée ordonnée et linéaire (premièrement, deuxièmement,…). On prend les choses « par le milieu », c’est encore ce que l’on fait lorsqu’on consulte la liste d’une requête sur Google. On consulte une liste de liens, qui sont rarement la page numéro 1 ou racine d’un site web, mais directement « la page du milieu », celle qui nous intéresse et que le moteur de recherche a retenue pour nous.

La dissémination, si elle emprunte et réfère à Jacques Derrida, ne se constitue pas moins comme un modèle d’acheminement au coeur de la norme de transmission TCP/IP de l’Internet. Elle s’illustre également de manière frappante dans l’atomisation des données sur la surface d’un support de mémoire de stockage d’un d’ordinateur : une image, faite de millions de pixels, est écrite en code binaire, chaque octet (8bits) peut occuper un espace non contigu sur le disque dur de la machine. Et si la dissémination ne peut franchir la proximité sémantique d’avec celle de Jacques Derrida, on peut lui préférer la notion d’atomisation des données, leur éclatement. Reynald Drouhin a réalisé en 1999 un dispositif intitulé « Rhizome », fresque composée d’une multitude d’images (192) hébergées sur autant de serveurs distants (artistes hébergeurs) que l’image comporte de fragments. Dissémination, rhizome ? « Ici », une autre oeuvre de l’artiste met en place un écran qui joue neuf images de « web camera » dans des endroits différents du monde. C’est l’effet inverse qu’il expérimente. Le visiteur s’aperçoit qu’il fait jour ici et nuit là-bas. (...)


2000.12.06
aaa, Archiving As Art / Catalogue aaa

"Rhizomes" is an Internet installation wich began after the devastating storm in France in December 1999. In early 2000, a tree filled the Mûrier courtyard in the Ecole des Beaux-Arts in Paris.

"Rhizome is a non-hierarchical and non-significant system, with no organizing memory or central machinery, defined solely by a circulation. of states. (...) Arhizome has no beginning and no end, it is always in the midts, in between, interlinked, intermission. A tree means descendents, whereas rhizome means marriage and only marriage. A tree imposes the verb to be, while rhizomes are women by the conjonction and... and... and. There is enough strengh in this conjonction to shake and uproot the verb to be. (...) "In between" things does not signify a locatable relation wich goes from one to the other and vice versa, but a perpendicular relation, a transversal movement that carries both along, a stream without beginning or end, gnawing away at each bank as it gains speed in the middle".
Gilles Deleuze and Félix Guattari "Rhizome", Mille plateaux.

2000.11.05
"Net.Art" Contest / Syndicate / Andreas Broeckmann

(...)
HONORABLE MENTION: Reynald Drouhin: RHIZOMES
(…)
INFOS 2000, Slovenia's largest computer and communications fair, takes place from 23th to 27th of October in Cankarjev dom in Ljubjana. In recognition of the importance of the relation between the technologies and art, the organisators of the fair, Infos Ltd., have supported the concept of an (off-line) "net.art" contest, curated by Teo Spiller and Timothy Murray.

"net.art" or "web.art" has been understood as art work that is produced and seen on the Internet. Most these works tend to be crafted in HTML, with JPG, GIF, FLASH and other multimedia add-ons, and are viewed with web browsers on the internet. For INFOS 2000, we have expand this category to feature (off-line) "net.art" that need not depend on the Internet for its display but can be circulated to users and venues without internet access through a CD-ROM, hard disk, or local networks.
(...)

 
2000.08
Le cyberespace : entre topos et nomos / Art Press / Annick Bureaud

Vous ne savez pas où est l’Azerbaïdjan, vous ouvrez un atlas ; à la sortie du métro, vous vérifiez sur le plan la situation de la rue où vous allez ; pour vous rendre en voiture dans une ville éloignée, vous prenez une carte routière. L’espace physique est strié, quadrillé, cartographié. Vous cherchez un livre dans une bibliothèque, vous regardez dans un fichier ; le sommaire vous aide à retrouver un chapitre, l’index, un élément du contenu. L’espace sémantique est balisé.
Sur Internet… vous pataugez ! Il nous a fallu plusieurs millénaires pour inventer et perfectionner nos instruments de structuration et de représentation des espaces physique et intellectuel. L’organisation de la navigation sur Internet passe d’abord par la compréhension de la nature de ce nouve espace.
Les querelles autour des noms de domaines et le fonctionnement actuel des moteurs de recherches le classent dans la catégorie des espaces sémantiques. Les recherches sur la visualisations et la cartographie de l’information, par les métaphores et les outils qu’elles utilisent, indiquent que la réalité est plus complexe. Internet est un espace sans lieu. Il peut être décrit comme un ensemble de points, d’univers autonomes, de « monades » (1). C’est un espace discret, au sens mathématique du terme. Fluide, en constante expansion, il dispose néanmoins d’une géographie, sémantique et physique. Internet est un objet hybride, entre le topos et le nomos. Des artistes, ou groupes d’artistes, ont exploré cette dimension.
Referencias joue sur la superposition, le telescopage, l’équivalence des espaces géographiques et informatiques (serveurs) qui se fondent dans l’espace sémantique du nommage, tout en soulignant, en filigrane, leur existence distincte. Le lieu informatique original de l’œuvre (adresse url) est indiquée dans le champ « location », en haut du navigateur ; le lieu informatique de duplication de l’œuvre se trouve dans le champ du bas ; la ville est indiquée par sa position géographique (longitude et latitude). La pauvreté visuelle de Referencias renforce l’importance du nom. Nous effectuons nos choix en fonction de ce qu’évoque pour nous telle ou telle ville du monde. On ne peut que penser au texte sur « les noms de lieux » de Proust, dans A la recherche du temps perdu, et à sa description de la richesse et du foisonnement de l’imaginaire suscité par le nom d’une ville. Parcours apparemment immobile, la variation, dans Referencias, provient des adresses des serveurs hôtes et des éléments sonores. Avons-nous conscience, dans l’espace physique, d’écouter le son des lieux ?

Espace distribué
Si Referencias est la duplication à l’identique sur plusieurs serveurs de la même « image », Rhizomes (3) de Reynald Drouhin se situe à l’opposé. Comme son nom l’indique, cette œuvre met l’accent sur la nature rhizomatique d’Internet, avec une référence explicite à Mille Plateaux de Deleuze et Guattari. Sur le site-mère est reconstituée une image (4), composée de fragments d’images, comme dans une mosaïque. Chacun d’entre eux est hébergé sur un site différent. Quiconque le souhaite peut participer. A chaque fragment d’image est associée une fiche présentant « l’hébergeur ». Rhizomes se situe dans un espace distribué, cellules individuelles, indépendantes, mais qui, le temps de l’œuvre, constituent un espace homogène et cohérent.
Le projet Location_Yes (5) de l’artiste russe Olia Lilina est une prise de position sur la nature d’Internet, sur une partie des œuvres qui s’y trouvent, et sur l’incompréhension culturelles classiques. Le plus souvent, quand un musée organise une exposition de Net art, il crée une interface visuelle spécifique dans laquelle il inclut les œuvres, masquant le champ « location » du navigateur. Cette méthode donne une certaine harmonie à ce cyber-accrochage, et surtout empèche le public de sortir aisément du site de l’institution pour aller vagabonder ailleurs. Au passage, cela ne permet plus d’identifier le site original du travail, ce qui reviendrait, pour une exposition de tableaux, à ne pas indiquer sur le cartel le musée qui possède l’œuvre, mais uniquement le nom de l’institution qui organise l’exposition.

Espace topo-sémantique
A partir d’une selection de travaux, Lialina montre à quel point le champ « location » est loin d’être neutre ou indifférent à la création. Lieu de « résidence » topo-informatique de l’œuvre, il peut constituer également un élément majeur du contenu de celle-ci. Le premier exemple est l’œuvre formelle, fondée sur la « mise en scène » du code ASCI présenté en éléments hiéroglyphiques sur l’écran, mais qui défilent également dans le champ « location ». Le masquer revient donc à amputer la création. Un deuxième exemple est l’œuvre sur les noms de domaines d’Alexei Shulgin (6). Sur la page d’accueil, une liste de mots communs (en langue angaise) : link, start, information, money, desire, competition, art, etc. Chacun constitue en fait le cœur d’un nom de domaine d’un site existant, généralement non artistique, et dont le contenu peut être absolument n’importe quel sujet. Internet est ici un espace languagier. Nommer, c’est singulariser, individualiser ; Shulgin met en exergue la trivialisation du nom, symbole de l’identité, par cette liste de mots – extraits du dictionnaire – qui pourrait être plus longue… ou plus courte ; des mots qui pourraient former des phrases, mais dont les référents croisés n’auraient plus aucun sens.
Internet est souvent considéré comme un espace immatériel, parallèle au monde physique. Il lui serait plutôt orthogonal, à en juger par les ravages du virus ILOVEYOU. Les mots, le language, le savoir – l’information et les données en langue vernaculaire – constituent son essence. Mais il repose sur un autre ordre langagier, celui des adresses des sites et des fichiers au sein des sites qui, eux, correspondent à la réalité physique, matérielle de l’ordinateur et donc à une topographie. Internet est un espace topo-sémantique.

(1) cf ; Heim Michael, The Erotic Ontology of Cyberspace, in Benedikt Michael, Cyberspace, First Steps, Cambridge, MIT press, 1991.
(2) http://www.year01.com/gallery/referencias.html
(3) http://www.ensba.fr/rhizomes/
(4) Photo du mûrier de l’école des beaux-arts de Paris, déraciné par la tempête de fin 1999.
(5) http://art.teleportacia.org/Location_Yes/
(6) http://www.Desk.nl/~you/links/

2000
Exindex / media art / Zoltán Szegedy-Maszák
(...) "Rhizome" (http://www.ensba.fr/rhizomes/) – in the words of the author – aimed for the foundation of a “ephemeral and collective” artwork. Drouhin offers the pieces of an image sliced into 192 miniscule details to potential participants in the hopes that they will place those pieces visibly on their own websites. Only the pieces of the complete image that some participant has “adopted” and made available on her/his own website appear on the webpage that contains the whole picture (http://www.ensba.fr/rhizomes/rhizomes.html). The picture, however, presumedly never coheres completely from the mosaics accessible from the various corners of the network, since the “adoption” is only applied for a determined length of time: there are those who undertake to render accessible a detail only for a few days, or even merely for an hour, and consequently, with the expiration of the accepted time-period, this detail is rendered eternally invisible.

2000
Free floating Rhizomes / infos2000 / Timothy Murray

Off-Line Net.Art

It was in 1977 that the French philosopher, Gilles Deleuze, argued against the conventional notion of the ontological subject by insisting that "we are always in a zone of intensity or flux which is common both to our local ventures and to very distant global situations, to very distant geographical milieu" (Gilles Deleuze and Claire Parnet, Dialogues [Paris: Flammarion, 1996 (1st ed., 1997]. Little could this philosopher of the rhizome, who is embraced by so many artists in this exhibition, have foreseen the intensification of cross-global identity that has been catalyzed by the internet.

The distinction between the local and the distant has been diminished by the speed of internet communication just as the global commonality of communicational and artistic flux has increased dramatically with material and virtual advances in digital technology. Hypertext has destabilized the local anchorage of textuality while softwares like Flash and Cosmo have intensified the energetics of visual representation. At the core of the digital zone, moreover, is rapid access to the global, informational archive which simultaneously delights and overwhelms any user who turns to it only for empirical certainty, historical veracity, and subjective validation. In the zone of the internet, the graphic certitude of the factual is entwined in the figural play of the fictional, the privacy of the personal erodes with the interactivity of the social, the patient quietude of reading is interlaced with the jumpy quickness of surfing, and the quasi-religious contemplation of textuality and high art becomes newly energized by the flashy multi-media quacking of art in the electrifying zone of the internet. All of this happens across the cartographic boundaries of local space, regional territory, and global extension.

While boosting energy, the internet must also be acknowledged to renew the reality of entropy. With the new celebration of cybersubjectivity (where the subject is no longer a subject but a rhizome, a cartographic pulse , a Body without Organs,) comes the intense expansion of the termite, the virus, the virtual threat. Just as individual access to global interlocutors and archival information enhances the quality of the human experience, so do global media ventures work to monopolize the internet, to capitalize on its free-spirited inventions, and to reconfigure local particularity into global universalism. The profit of global capitalism comes at the expense of those on the wrong side of the digital divide. The threat of the system is, of course, that it too is subject to the return of the oppressed in the form of disruptive viruses, commercial parodies, and even cloning of artistic sites. Viral parody is the new life form of net.art.

The net.art artists we here present celebrate the rhizomatic energy of the digital domain and imagine the more entropic aspects of what Arthur and Marilouise Kroker call "digital delirium." "Digital delirium" here includes the pulsating combinations of futuristic colors and historical artifacts, their eerie dwellings in the zones of fear and fantasy, their acute contemplation of geography and enterprise, their libidinal projections of sense and sensation, their guarded presentations of media and mediation, and their excessively playful, artistic embodiment of the rhizome, the multiface, the termite, and the ghost city.

Art itself benefits from the transience of the net while also suffering from the entropic condition of (lack of) capital. Net.art has provided artists with shareware, appropriated imagery and footage, and global interaction with which to experiment with new multimedia platforms and represent the vicissitudes of subjective life and the depths of world memory. The artists in this exhibition seize the opportunity of this new interaction of network, platform, and user to incorporate its critical reflection into their projects. Electronic form here is very much the stuff of artistic content.

Yet the instability of digital commerce contributes to the paradox of the net.art's freedom. While net.art celebrates its openness to group collaboration, continual revision, and momentary existence, conditions which are alien to the archival practice of museum art and the standards of invidual, artistic genius, net.art is equally frustrated by its dependence on a new global system of patronage. Perhaps not since the Renaissance has the representation of art been so indebted to the power of the patron. The patron, in this instance, is not so much the individual donor who once provided artists with lodging, sustenance, and materials for the creation of commissioned art. Now the patrons are the organizational commissions that provide revenue for webspace and the networks and sites that choose or choose not to provide space and memory to house innovative projects in net.art. While many net.art pieces in this exhibition will thrive from ongoing revision and alteration by their makers, often in response to the feedback and collaborations of their users, others will disappear from the zone of the internet having lost their leases on sponsored sites.

Partially in response to the transience of net.art on the net, Teo Spiller and I launched this experimental venture of featuring net.art at the INFOS2000 Festival, in Ljubljana, Slovenia, in an "off-line" format. The purpose is not to wrench net.art from its liberational confines, but to reflect further on the notion of the confine itself, and to prompt innovative thought about the spontaneous nature of softwares and net.art projects as they float free of the network specific territory that often has birthed them. While some might say that such "off-line" birthing means the literal death of net.art, we prefer to think of the off-line zone as a new circuit of net.intensity.

The CD-Rom format of this net.art exhibition will permit its physical transfer among casual visitors to INFOS 2000 who might not otherwise have the curatorial information or cultural interest to access these individual projects on the web. It also provides the curators with the means to disseminate it to cultural institutions in locales and regions where high speed cable is an anomaly. In presenting this exhibition in off-line form, we offer it for use to individuals, public social centers, schools, and libraries in economically besieged zones that might not have access to the high speed connections necessary for the ideal presentation of the majority of the net.art projects here presented. While celebrating our selection of artists who have chosen to profit from the most complicated of softwares and digitial platforms that sometimes require the greatest bandwidth available, we seek to make their work accessible to users in the most rudimentary of digital environments. This gesture we understand as our commitment to addressing the digital divide while expanding the rhizomatic frontiers of digital art and its energetic flux.

Avec la participation de / With the participation of :
Incident, Pascale Mamy, Crash, Didier Lahousse, Tamara Lai, Bertrand Baraudou, Pascaline David, Francis Juif, Jens Gebhart, Jena Cardwell, Vincent Bouillon, O, Lloÿs Drouhin, Zoltán Szegedy-Maszák, Antoine Bablin, Corinne Blouet, Pascale Richard, Davide O..., Benoit Pereira da Silva, Hugues Crepin, Ruth Prangen, Xavier Leton, Marie Daubert, Caroline Noble (Kraow), Pierre Lionnet, Eric Maillet, Jean-charles Baudot, Luc Dall'Armellina, Randall Anderson, Yves Pazat, Annick Rivoire, Teo Spiller, Yemo, Aurelien Bambagioni, Kate Havran, Anne-Gaëlle Balpe, Sirpa Vaara, Patrice Faudot, Karol Tarka, Patrick Bernier, Thierry Feltz, stphn, Ludovic, Henry Thomas, Pierre Mersadier, Robert Estermann, Pascal Nieto, Yann Minh, J. Perconte, Donaldas Apanavicius, Agnès, BoZy, Julie Morel, Antoine Delvaux, Atle Barcley, Rouffineau, Emmanuel Gerard, Gilles Monot, Cyril Heffner, Ivan Chabanaud, Allison Garber, Torsten Westphal, Michel Davidov, thm, Philippe Donadini, Serz, Etienne Cliquet et Sonia Marquez, ?, revenant, Y, Philippe Lejeune, Thierry Théolier, Clarence Jameson, Philippe Di Folco, Luc Bocahut, Brad Brace, Karen Dermineur, Philippe Dabasse, Guillaume Sorge, NiO, Joëlle Bitton, EdMole, Véronique Huet-Valeo, Shane Perran, Maurice Pozor, Bruandet, Céline Reuilly, Cliona Harmey, Nicolas NR, Marika Dermineur, Grégory Chatonsky, Baudouin, Pascale Lebel, L.L.De Mars, Bruno Samper, Elise Lefèvre, Raphael Meyer, Adrian Miles, Philippe Castellin, marie, Géraldine REY, G.H. Hovagimyan, Samuel Morel, Domenikos Theotokopoulos, Claude Lamarche, gerouard, Fatea, Gibon Pascal, fbwn.ohne*vocer, Karl-Heinz Einberger, Pol Guezennec, Paolo Boselli, Bastien Doumeche, Pierre Drap, i.sylvie, Pascal Sautret, Alexandre Lotz, Loiez Deniel, Jean Clément, robot, Rocker Designer Ladousse, Joëlle Bitton, Stéphane Rengeval, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, Raphael Wizenberg, Marc Monnet, Georgia Milonas, Eva Quintas, Ludovic Burel, jecca, Emilie Pitoiset, Martine Rebeyrolle, Paola Guerriero...

Remerciements à / Thanks to :
L'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Incident.net