2016, 5 photographies argentines montées sur alu, 50 x 59 cm chacune.

Résultat d’une analogie entre une pratique de la chronophotographie et le comportement actuel vis-à-vis de l’image numérique, Traque évoque avant tout la poursuite et la capture.

En 1882 Étienne-Jules Marey élabore le fusil photographique, objet formellement relié au champ lexical de la chasse, il s’épaule et se manipule tel un vrai fusil. L’outil permet via un procédé argentique (gélatinobromure sur plaque de verre) la capture d’images en rafale.

Il semble amusant au regard de notre pratique de la photographie numérique (smartphones, webcams…) de rejouer le lien, la «prémonition» de Marey à travers le choix de cette forme, une arme de tir.
J’ai choisi de modéliser en image de synthèse (paroxysme de l’image numérique) ce fusil photographique. Il apparait pour moi comme une relique de notre rapport présent à la capture d’images. Le visuel 3D est transféré sur négatifs afin d’être imprimé en argentique.

Les différents points de vue rejouent la rotation autour du visuel 3D mais aussi le mouvement lié à une prise en rafale. J’ai voulu rompre la linéarité de celui-ci, les différentes prises n’ont pas de cohérence chronologique évidente, la capture se fait à la hâte, sous tout les angles.