« La feuille de papier ayant remplie sa fonction de support d’écriture se transforme en un amas pâteux et renaît de sa rencontre avec le vivant. Ce processus se rapproche intimement de la zombification.

Ces factures énergétiques, taxes d’habitation, exercices de mathématiques et dessins ratés se mélangent avec du marc de café, coquilles d’œufs et des feuilles mortes. Ces matières que l’on pourraient croire « finies » font émerger de leurs carcasses grillagées des semis de chia et de lentilles. Ces pousses alimentaires émanent d’une culture politisée, inspirée du livre d’Anna Lowenhaupt Tsing « Le champignon de la fin du monde ».

Ce cycle d’eau vertueux alimenté à l’énergie solaire rythme à la minute leur croissance. Des nutriments comme du phosphore, potassium et magnésium présents dans la pomme de terre, la peau de banane et la camomille coulent des tuyaux pour créer une autre forme d’écriture. Cette communication entre ces différents individus tourne autour d’un même réseau énergétique.

Entre l’organique et le technologique, cette installation autonome se laisse entendre, humer et regarder. »