J’ai rétréci mes idées autour de mon sujet qui était au départ très vague. J’ai envie de me centrer sur les personnes qui viennent seuls au bar. Ces gens qui sont devenus des habitués du bar. Ils ont tous une particularité qui m’intéresse avec ce projet sur l’effondrement. Leur quotidien, leur tristesse, leur silence, l’alcool etc. Nous ne les connaissons pas vraiment, alors on les appelle entre nous par leur commande.

Je prends en compte leur commande, comme par exemple une pinte de blonde, puis je prends leur trace de verre laisser sur la table. La fameuse tâche d’alcool laisser par le verre et par la condensation. Je récolte alors cette trace avec un papier puis je le retranscris en broderie. J’avais envie que cette trace, normalement nettoyé après chaque passage, soit brodé pour l’a marquer définitivement. Ce n’est finalement plus une trace éphémère.

J’ai alors récolté plusieurs de ces traces, avec différents types de boissons (bière, vin, alcool, sirop etc).

J’ai fait un test de broderie et le rendu reste très abstrait. On ne devine pas directement la forme.

Ces broderies sont accompagnées d’un petit texte sur chacune de ses personnes.

 

Un homme âgé de 50 ans,

vient tout les jours commander une pinte de Vitrine.

C’est une bière blonde.

Ce qu’il y a de plus basique.

Cet homme se pose sur le mande debout près du

comptoir en face de la plonge.

Il ne parle pas mais nous regarde.

Un regard qu’on aime pas.

Il restera bien trois heures.

Et repartira toujours seul

après avoir bu trois pintes de Vitrine.

Pinte de Vitrine

 

Une femme âgé de 50 ans, vient deux à trois fois

par jours

pour demander seulement un double Gin Tonic.

J’étais étonnée la première fois que je l’a voyais-

prendre cette commande à l’ouverture du bar.

Il était huit heure du matin.

Elle s’installe sur la même table habituel, un mange

debout près de la porte d’entrée.

Elle le boit en dix minutes, puis repart.

Elle revient le midiet le soir,

pour la même chose et en commandant la même

chose.

Double Gin To

 

Monsieur âgé de 60 ans, qui vient à n’importe

qu’elle heure

tout les jours

seul

Et qui demande à chaque fois un café.

Une si petite boisson chaude qui tiendra bien deux

heures pour lui.

Il n’en commandera pas d’autres.

Il ne parle jamais, ne demande pas non plus, mais

on sait.

Et il sourit.

Il s’installe sur une petite table près de la fenêtre et

regarde l’exterieur.

Café

 

Un homme âgé de 35 ans,

vient tout les jours en début de journée demander

un diabolo menthe.

Il ne s’installe jamais et reste debout

devant nous

Et parle fort en disant qu’il est amoureux

de nous

Pleins de mots d’amours répugnants

qu’on essaye de ne pas entendre

ni de faire attention

Puis il repart

après avoir fait ses déclarations

Diabolo Menthe

 

 

 

Travaillant dans un bar, j’aimerais autour d’un projet plastique, présenter ces femmes qui y travaillent et ainsi montrer le métier de barmaid au féminin. Ce métier à l’origine très masculin, soulève plusieurs questionnements que je souhaite mettre en lumière avec ce projet.

Qu’est ce que ça signifie et implique d’être une femme exerçant une profession majoritairement masculine ?
Est-ce un métier de transition ? Font-elles ce travail pour vivre ou survivre ?
J’aimerai avec ce projet, photographier ces femmes travaillant sous le regards des gens où elles sont amenées à sourires faussement et jouer un rôle. Montrer également des moments intimes et des interactions sociales, illustrant la façon dont elles façonnent les espaces et redéfinissent les normes de genre.
Le projet consiste à étudier les conditions auxquels les femmes sont amenés en tant que Barmaids, documenter et raconter sur ce qu’elles vivent au quotidien.

Étant encore en phase de recherches, j’aimerais également évoquer le milieu de la fête comme une défaite. Montrer plastiquement, l’impact négatif de la fête physiquement et mentalement.
Dans un milieu comme le bar où l’alcool et la drogue circulent beaucoup.